Au milieu du XVe siècle, les marins français qui voyaient des voiles rouge sang émerger du brouillard savaient que cela signifiait une seule chose. Ils allaient bientôt mourir. Après tout, Jeanne de Clisson, femme issue de la noblesse devenue pirate, avait rassemblé sa célèbre "flotte noire" pour une seule raison : venger la mort de son mari. Et dans ce domaine, elle n'a jamais montré aucune pitié. Œil pour œil, dent pour dent Pendant 13 années consécutives, Jeanne - que les historiens se plaisent à décrire comme étant "d'une beauté éblouissante" - a dirigé une flotte, réduite mais très redoutée, contre l'une des plus puissantes armées du monde. Opérant 400 ans avant Anne Bonny, Jeanne n'arborait pas encore le pavillon noir mais avait un style différent, que certains qualifieraint d'élégant. Entièrement peints en noir, ses trois navires arboraient des voiles teintées d'un rouge vif, une manière française de semer la terreur dans le cœur de ses ennemis. (très Louboutin, non ?) Sa vie était pourtant bien différente quelques années auparavant Mère de cinq enfants, Jeanne était l'épouse d'Olivier de Clisson, un riche noble, lorsque la "guerre de Cent Ans" a éclaté. Accusé à tort d'avoir collaboré avec l'ennemi anglais, Olivier est exécuté sans procès, et sa tête exposée sur une pique. Jeanne en est bouleversée. Elle emmène ses enfants voir la tête de leur père, vend tous ses biens et devient l'ennemi numéro un de la France en tant que pirate intrépide. C'est ainsi qu'est née la "Lionne de Bretagne". Les récits des années de piraterie de Jeanne la décrivent comme d'une méchanceté presque inhumaine. Jeanne aurait ainsi personnellement décapité chaque membre des équipages capturés. Lorsque son navire amiral a sombré, elle aurait ramé en chaloupe jusqu'en Angleterre (quelle forme étincelante !).