Qui est Misia Sert ?

Si vous disposiez d’une machine à remonter le temps, où iriez-vous ? La liste des destinations dont je rêve est infinie, allant de l’Égypte antique de la reine Hatchepsout à la cruelle et virile époque des Viking. Pour ma dernière Collection Couture, j’ai fait un saut dans le temps jusqu’au Paris des premières décennies du 20^ème siècle. Imaginez Renoir et Monet peignant leurs chefs-d’œuvre impressionnistes, Proust écrivant « À la recherche du temps perdu », Debussy enchantant son auditoire de ses compositions modernes. Au centre de cette activité artistique se trouve une femme mystérieuse. Je vous présente Misia Sert, formidable muse et véritable icône culturelle.

Qui était cette mystérieuse égérie ?

La vie de Misia est digne d’un roman d’aventures. Sa mère mourut en lui donnant naissance et Misia, qui signifie oursonne en polonais, grandit auprès de ses grands-parents mais loin de son père, célèbre sculpteur polonais. Elle était douée pour le piano (admirez le tableau de Toulouse-Lautrec immortalisant Misia devant son piano !), profitant des leçons prodiguées par Franz Liszt et Gabriel Fauré, rien de moins ! Elle choisit pourtant une vie d’épouse formidable et de muse immortelle, source d’inspiration de compositeurs, d’artistes, de poètes, de musiciens, de penseurs, d’artistes, de danseurs et de designers qu’elle soutenait financièrement.

« Il y a tout dans la femme, et il y a toutes les femmes dans Misia » écrivit l’icône de la mode Coco Chanel pour décrire le rayonnement de l’amie dont elle était si proche (Coco et Misia partaient pour des voyages échevelés à travers l’Europe, telles Thelma et Louise avant l’heure habillées sur leur trente et un). Bien entendu, le célèbre salon parisien de Misia a rassemblé les plus grands talents du siècle. Lorsque le compositeur Igor Stravinsky joue au piano pour la première fois « Le Sacre du Printemps » au directeur des Ballets Russes Serge Diaghilev — dans les appartements de Misia bien sûr — elle est la première à se rendre compte qu’il s’agit d’un chef d’œuvre, avant Diaghilev même.

Misia était plus charismatique que belle, mais tous les peintres ont voulu coucher sa silhouette sur la toile. Elle n’était pas une artiste mais elle est indirectement à l’origine de nombreuses œuvres d’art. Erik Satie sut si bien la décrire en lui posant la question : « n’êtes-vous pas un peu magicienne ? ». Pour rendre hommage à la magie de Misia et à son charisme éternel, j’ai créé cette très sensuelle Collection Couture Automne/Hiver.

Réveillez votre muse intérieure !