Cette saison, j'ai décidé de rendre hommage à la déesse épicurienne Julia Child, de célébrer son appétit pour la vie, l'amour et la gastronomie. "Nous devrions apprécier la bonne cuisine et y prendre du plaisir" aimait à répéter cette femme extraordinaire, passionnée par la cuisine française dont elle était devenue la véritable ambassadrice aux États-Unis. "Il s'agit de l'un des plaisirs les plus simples et les plus agréables de la vie". Et c'est ce qu'elle s'est attachée à démontrer tout au long de sa vie, et dans son émission télévisée, prouvant à des millions d'américaines que cuisiner n'était pas une tâche ménagère ennuyeuse mais pouvait se révéler une activité stimulante, pleine de richesse et de sensualité. Le message ? N'ayez pas peur de vivre, ni de cuisiner, et votre bœuf bourguignon devrait exprimer à merveille tout cet amour que vous portez en vous. Julia Child était une véritable féministe. Elle racontait s'être inscrite à l'école parisienne du Cordon Bleu, où elle était la seule femme, après avoir eu une véritable révélation lors d'un repas, à Rouen, où elle avait dégusté des huîtres et une sole meunière. Elle se sentait chargée d'une mission : se réapproprier cette activité traditionnellement féminine de la cuisine pour montrer qu'il s'agissait d'une forme d'art, valorisante pour les femmes modernes, comme Coco Chanel l'avait fait avec la confection de vêtements. Julia tenait à montrer, avec chacune de ses recettes, que le monde ne demande qu'à être découvert. Elle aimait ainsi à rappeler : "Osez rêver, grandir, être vous-même. Et n'oubliez jamais de le faire avec goût !"